Petite histoire arrivée à des connaissances d’un ami. Très édifiante!!!
C’est long à lire, bon courage
Samedi dernier 13 novembre :
On effectuait notre petite balade à vélo, Brigitte et moi.
Au retour, je me suis fait mordre à l’avant bras gauche, par un Doberman. Je passe les détails du pourquoi et du comment car ce n’est pas l’objet principal de ma lettre.
Je suis donc allé dans un village voisin, chez le médecin de garde pour me faire soigner. Pour les soins, elle m’a fait poser le bras sur la table d’auscultation recouverte d’un papier froissé qui avait déjà été utilisé par un précédent patient.
Elle s’est ensuite munie de ciseaux (sales, j’ai bien vu) et elle a coupé à vif les morceaux de peau qui étaient détachés.
Elle a fait une injection de Bétadine avec une seringue introduite dans chacune des perforations. Il y avait 7 marques de crocs dont 3 assez profonds. Elle m’a fait le rappel de mon vaccin anti tétanique et m’a prescrit des antibiotiques.
Mardi 16 novembre :
Mon bras avait enflé pendant le Weekend et il me faisait très mal. Du pu sortait des cavités faites par les crocs et j’avais de la fièvre. Je suis donc allé voir mon médecin traitant à midi, ce même jour. Il m’a changé les antibiotiques qui avaient été prescrits et qui étaient trop faibles, par des mieux adaptés et m’a dit de revenir le voir si ça n’allait pas mieux.
Dans l’après midi, vers 16h la température s’est mise à monter pour atteindre 40, 3° de température. Avec tout ça, des sueurs froides et des tremblements. J’ai enchainé avec une crise de Spasmophilie et j’avais grand mal à respirer. Vers 18 h 30 Brigitte a appelé notre médecin traitant qui lui a conseillé d’appeler le SAMU.
Le Samu qui a mis un temps interminable à répondre, est resté assez perplexe sur la gravité de la situation, s’est éternisé en demande de renseignements. On a bien senti qu’ils essayaient de nous dissuader de les faire intervenir. Au bout de longues minutes de négociation, ils ont dit à ma Brigitte de patienter et qu’ils allaient lui passer le médecin de garde.
Après 5 minutes d’attente musicale, à bout de nerfs, elle a raccroché pour me mener aux urgences par ses propres moyens.
Alors là, ils ont rappelé pour nous dire qu’ils envoyaient une ambulance.
L’ambulance est arrivée conduite par deux femmes qui n’ont pas réussi à manœuvrer pour entrer dans notre cour pourtant assez facile d’accès. J’ai donc du me rendre à l’ambulance par mes propres moyens, soutenu par Brigitte et ma sœur car je ne tenais même pas debout.
Dans l’ambulance, je me suis installé sur un brancard aussi dur qu’une planche, sans couverture ni matelas.
Ma femme a pris place à côté de moi. Le trajet a été une horreur !
Moi qui souffre de problèmes au dos, j’ai vécu une véritable torture.
J’ai fait des bons à chaque ralentisseurs. A chaque virage, notamment aux ronds-points, j’ai faillis rouler au sol car le brancard n’avait pas de ridelles. Seule Brigitte était la pour me caler, tantôt à droite, tantôt à gauche. Il a fallu également que ma femme
leur demande de l’oxygène car j’avais du mal à respirer et les ambulancières ne l’avaient pas remarqué.
Le bouquet final a été à l’arrivée aux urgences :
Le matériel était sans doute trop vétuste et c’est pourquoi, les pieds du brancard se sont repliés. Le brancard est retombé de sa hauteur avec moi dessus ! J’ai ressentis une douleur atroce dans le dos.
Et l’aventure n’est pas finie …
Aux urgences on m’a parqué dans un coin de couloir au milieu d’autres personnes que j’entendais gémir de douleur.
Brigitte redonnait pour la troisième fois toutes les explications sur la raison de mon arrivée aux urgences.
Au bout d’un long moment, alors que j’étais toujours entrain de haleter en m’étouffant, on est venu m’interroger pour savoir ce qui m’amenait ici.
Avec grande difficulté il a fallu que je raconte mon histoire. Personne ne s’est inquiété sur le fait que je m’étouffais et personne ne m’a mis sous oxygène. Brigitte a été interdite de rester avec moi, et ce, sur un ton très désagréable.
On m’a transporté dans une salle un peu plus loin et au bout d’une vingtaine de minutes, une infirmière est venue me faire un électrocardiogramme. Plus tard, environ 2h après, un médecin est venu me voir afin de savoir, pourquoi j’étais là que je lui raconte mon histoire, une fois de plus. On m’a fait ensuite une prise de sang pour vérifier l’éventuelle progression des bactéries .
Le médecin, très agréable lui au moins, contrairement au reste du service, a autorisé la présence de ma femme à mes côtés. Il faut dire qu’elle mourrait d’angoisse sans nouvelle dans la salle d’attente. On m’a une fois de plus transporté dans le couloir pour attendre les résultats des analyses. J’avais un mal de dos terrible installé sur ce brancard rigide et sans matelas ni couverture.
Nous avons eu les résultats vers les 1h du matin. Il n’y avait rien de trop préoccupant, l’antibiotique donné par mon médecin traitant était assez efficace. Ils ont préférés me laisser rentrer à la maison car il n’y avait plus de lits disponibles.
J’avais 39° de fièvre, ce n’était pas gênant pour me laisser sortir mais ma tension était trop faible.
On m’a donc mis sous perfusion pour me réhydrater un peu. Une infirmière est venue me poser un pansement sur les plaies à l’air libre depuis mon admission. Brigitte a appelé ma sœur et Daniel pour qu’ils viennent nous rechercher. Vers 1h 30 du matin, je suis reparti en titubant et en transpirant, soutenu par ma femme et ma sœur mais heureux de rentrer chez moi, retrouver un lit confortable.
L’impression ressentie aux urgences ? Nous sommes de vulgaires marchandises stockées dans un entrepôt.
Marchandise qu’on trimbale d’un côté ou d’un autre, fonction de la place disponible… Je déplore le manque total d’humanité.
Oui tu as raison quand cessera cette non prise en compte de l’humain dans un service débordé la plupart du temps , qui subit l’agression verbale permanente ( légitime car provoqué par l’angoisse des patients comme de leur famille et motivée par l’attente interminable) , qui essaye de compenser tant bien que mal le manque de moyens aussi bien humains que matériels .
Cette gestion comptable de la santé avec restriction obligatoire , avec augmentation quasi permanente des missions demandées au personnel est intolérable , pour se convaincre de ce qui nous attend je suggère d’aller voir chez certains voisins européens et outre atlantique . C’est hallucinant !
J’espère que tu es bien rétabli
Bonne journée à toi .
Amitiés
Oui c’est absolument ignoble. Je ne peux rien dire d’autre surtout à notre époque.
Vue sous un autre angle, cette histoire est digne d’un film de Mester Been… Je plaisante bien sûr. C’est tout de même grave,on risque plus de laisser sa peau aux urgences qu’en se soignant seul chez soi.
Mister Bean…pardon. On appelle au secour, on pense être soutenu, on va en toute confiance aux urgences et on manque de ressortir les pieds devant. J’ai connu cette situation pour mon mari victime d’un accident vasculaire cérébral. A 13h le problème est survenu, à 18h ils ont enfin trouvé ce qu’il avait, entre la venue de l’ambulance, la recherche d’un hopital qui aurait une chambre de libre et le diagnostique par des toubibs en blouses blanches ouvertes , il s’est passé 5h!!! Moi qui ne suis pas médecin j’avais tout de suite vu ce qu’il avait. Il a fallu que j’appele 2 fois l’ambulance en leur disant qu’heureusement ce n’était pas le coeur car il serait mort !
Mon expérience perso, s’est passée le 11 nov. 2005. J’ai eu un problème d’hypertension (+ de 23) et mon épouse a appelé SOS médecin qui est arrivé très rapidement. Celui-ci a fait venir une ambulance qui m’a emmené, sirènes hurlantes, à l’hôpital du Kremlin-Bicètre où je suis arrivé vers 10h du matin. On m’a posé 1000 questions (les mêmes qu’à mon épouse qui n’a pas eu le droit de me suivre) avant de me « parquer » dans un couloir. A 15h j’étais toujours au même endroit sans que personne ne soit intervenu et sans donner de nouvelles à mon épouse (qui se demandait si j’étais mort ou vivant). A 16h j’ai fais remarquer à une infirmière que (comme indiqué le matin dans le questionnaire) j’étais diabétique et que je commençais à avoir des malaises, n’ayant rien mangé depuis le matin. Elle m’a envoyé « balader » vertement en m’indiquant qu’il fallait être patient. J’ai alors retiré la blouse jaune de l’hosto et j’ai commencé à me diriger (à poil) vers le hall d’entrée pour me prendre une barre chocolatée. Il aura fallu ce mini scandale pour que l’on m’apporte enfin une collation qui a fait remonter mon taux de sucre. J’ai vu un premier médecin vers 17h (mon épouse venait seulement d’être prévenue de mon sort). Ensuite, examens, radios, pour apprendre que ma tension était redevenue normale et qu’il fallait que je consulte mon médecin traitant.
Je suis sorti de l’hôpital vers 20h, heureux de m’échapper de leurs « pattes » après dix heures de « garde à vue ».
Il ne faut pas généraliser, car lors de mon AVC en avril 2009, j’ai été « sauvé » par le SAMU de Cavaillon et par l’hopital de La Timone à Marseille où j’ai eté bien soigné, bien opéré et avec un personnel hospitalier très dévoué et extrèmement sympatique.
Comme quoi, d’un hôpital à l’autre…
Cela dit, globalement, les urgences à l’hôpital, restent un « scandale » qu’il faudra bien résoudre un jour.
ah!!tiens je croyais qu’on était bien soigné en france comme on m’a dit il n’y a pas longtemps.quand certaines personnes auront vécu tout ca ,elles changeront d’avis.ya de bons médecins, de bons ambulanciers et de bons hopitaux mais y a aussi le contraire.je te souhaite un bon rétablissement.